Plasticien

Adelin Donnay ne peint pas pour décorer, ni pour séduire. Il peint pour dire. 

Né à Bressoux, il porte en lui une sensibilité directe, sans détours, mais toujours juste. Son travail ne cherche ni l’effet, ni l’élégance : il creuse, il gratte, il interroge. 

Avec l’exposition Paysages pas sages, AdelinDonnay ouvre un nouveau chapitre sans rien renier de ce qui précède. Le titre est un jeu de mots, mais il dit l’essentiel : ces paysages ne se tiennent pas tranquilles. Ils résistent à toute lecture simple, toute idée de nature paisible. Torturés, fragmentés, instables, ils prolongent la violence sourde des « têtes noires » qui ont longtemps habité sa peinture. Mais ici, la tension se déplace. Elle s’étend à l’espace, au lieu, au dehors — comme si ce qui rongeait l’humain gagnait maintenant le monde. 

Adelin Donnay travaille avec patience, avec exigence. Chaque toile est un geste pensé, tendu, presque têtu — un geste d’ici, oui, mais tourné vers ce qui dépasse les frontières. Il peint comme on pose une question : pas pour obtenir une réponse immédiate, mais pour ouvrir.

Valérie Quanten