Alexia Verstraelen alias Alvex ou « L’abstraction cosmique ».
Si le nombre d’étoiles est estimable en dépit de leur apparente infinité, les possibilités de création, elles, demeurent sans limites. C’est d’autant plus vrai dans l’abstraction. De même que l’univers, en pleine expansion malgré son contenu fixe, l’Art se développe sans cesse selon les évolutions pratiques et techniques. Le travail d’Alexia Verstraelen s’est déployé, lui aussi, comme son propre univers de toiles et d’étoiles au style reconnaissable. Véritable astronaute, l’artiste s’est frayé un passage dans sa galaxie personnelle, à travers le trou noir de l’imaginaire. Les planètes, les constellations et autres merveilles du cosmos l’inspirent plus que tout au point de constituer l’unique mais ô combien vaste sujet décliné parmi ses œuvres. Celles-ci résultent d’un long processus d’expérimentation et d’une maîtrise toujours plus complexe, mélange de hasard et de gestuelle contrôlée, de la technique qui est la sienne : la peintre manie la bombe aérosol avec liberté et spontanéité, toujours guidée par ses émotions. Projetant le bien être qui l'anime avec douceur ou évacuant colère et tristesse avec tension ; c’est une manière constructive pour elle de combattre la dépression par la pression. Une multitude d’astres aux couleurs tantôt sobres et discrètes, tantôt boréales et hallucinées, composent sa partition sensible sur un firmament de supports variés. Comme bon nombre d’artistes cherchant à s’évader du monde à travers leurs créations, Alexia Verstraelen s’est extraite voire abstraite de ce dernier, la bombe fusante vers les confins retirés et les atmosphères magnétiques de son théâtre stellaire, nous invitant, au regard de l’art, à en faire de même.
Lionel Lebeau